
dons 2011 : des amis très généreux
une contribution majeure à l’accroissement des collections
Comme chaque année depuis plus de 15 ans, l’association des Amis du musée de la bande dessinée a fait don à d’une moisson d’esquisses, études, crayonnés, mises en couleur, planches et imprimés collectés avec ténacité et générosité par ses membres.
On distingue particulièrement la mise en couleur d’une couverture d’album de Boule et Bill, classique de la bande dessinée pour enfants, du dessinateur belge Roba, dont le musée ne possédait jusqu’à présent aucune pièce. Ce maître incontesté du genre de la bande dessinée « familiale » a, pendant plus de quarante ans, amusé les lecteurs de Spirou.
On remarque encore deux planches de la série populaire Leo Loden, dessinée par Serge Carrère sur scénario de Scotch Arleston, qui présente la particularité de mettre en scène, dans le contexte d’une histoire policière, quelques silhouettes familières du monde de la bande dessinée, invitées d’un festival bien connu…
0n observe deux planches de la série Le Chineur de Pagot et Bétaucourt (éditions Bamboo), accompagnées d’un ensemble très complet de tous les éléments ayant permis leur élaboration : scénario initial, synopsis, esquisses, découpages, études de personnages, crayonnés, encrages et mises en couleur… Cet ensemble mettant en avant de jeunes créateurs français contribuera à la présentation au sein du musée, à un public non-initié, de la succession des étapes qui président à la gestation d’une bande dessinée (voir images ci-dessous).
On redécouvre des planches d’auteurs français de l’après-guerre, Roger Melliès et Raoul Giordan, qui ont fait l’essentiel de leur carrière dans les « petits formats », publications bon marché des années 50 à 70.
Roger Melliès (1901-1969) d’abord dessinateur dans une usine d’aviation puis illustrateur publicitaire, est revenu à la bande dessinée après la guerre, partageant son activité entre les illustrés « classiques » (Lisette, Fillette, L’Épatant…) et les titres de la maison Artima. Il a dessiné pour ceux-ci des centaines d’histoires dans un style réaliste immédiatement reconnaissable.
Le nom de Raoul Giordan fait encore vibrer les lecteurs de petits formats et les amateurs de science-fiction. Dans les années 1950 à 1980, après avoir dessiné avec son frère Robert quelques westerns et récits policiers, il se lance seul dans la publication de Météor, titre à succès des éditions Artima. Son graphisme en noir et blanc contrasté, ses planches décoratives, son imagination débordante dans la description de modes de vie extraterrestres exotiques sont encore dans les mémoires.
Le musée complète ainsi un fonds de planches déjà très important, relatif à une production dont la redécouverte et la mise en valeur sont en cours depuis quelques années.
Ces quelques exemples choisis, en illustrant la fidélité renouvelée des amis du musée, témoignent de l’importance, qualitative aussi bien que quantitative, des donateurs pour le musée. Comblant là un manque dans les collections, amorçant ici la présence d’un auteur en leur sein ou abondant une série déjà ébauchée, ils jouent à titre gracieux un rôle essentiel, tout à fait complémentaire de celui des financeurs publics.
discours de Patrick Ausou, Président des Amis du musée de la bande dessinée
prononcé le 24 mai 2011, lors de la présentation des dons faits au musée
Longtemps les musées ont évoqué des images poussiéreuses, des réserves où flottaient quelques particules en suspension dans un pâle rayon de lumière, des hommes en blouse grise marmonnant des noms en latin... Tout cela résumé par la formule : P.S.PT. Poussière-Silence-Pas Toucher.
En vérité je vous le dis, tout cela est terminé.
Quoi de plus neuf qu’un musée ? Bien entendu ses Amis de 15 ans, encore adolescents, aux choix enthousiastes qui peuvent être contestables mais toujours marqués du sceau de la générosité et de la sincérité. Nous agissons pour pérenniser des œuvres, les rendre durables, éternelles.
Aujourd’hui avec ce don nous allons voyager du Japon ancestral à Pinchon, accompagner le Chineur à travers l’Amerzone. Cette temporalité étirée sur des siècles bâtit une pérennité dynamique, une pérennité moderne.
Un Musée rajeunit en vieillissant car s’il se doit de toujours consolider ses fondations, il intègre le présent, source de félicités futures. En absorbant les forces vives de la création moderne sans en disséquer sévèrement les talents immédiats (qui s’épanouiront pour d’aucuns et s’étioleront pour d’autres) le Musée n’hésite jamais à servir le 9ème Art en nous proposant le dynamisme de Töppfer et la peinture de Samama.
Foin de P.S.PT. ; remplaçons-les par D.A.P. : Délectation - Apprentissage- Promenade. Revendiquons une politique ambitieuse et à long terme pour ce musée de France qui ne doit pas subir les aléas de décisions quinquennales.
N’oublions pas que la bande dessinée est internationale et qu’elle s’exprime en espagnol, en allemand, en japonais, en finlandais, etc.
Enfin songeons sérieusement à déclencher un sourire de bien-être du visiteur pour qu’il se sente « chez lui ».
Nous prétendons n’être qu’un modeste, mais génial rouage de cette institution de culture partagée.
Vive le 9ème Art, son musée et ses Amis !