
acquisition 2011 : théophile alexandre steinlen
l’illustre dessinateur entre dans les collections du musée
Trois dessins et une planche originale de Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) ayant figuré dans une vente aux enchères consacrée à des peintres et illustrateurs de la fin du XIXème et du début du XXème siècle ont pu être achetés par le musée. Rare exemple d’une image d’Epinal de la main de Steinlen, cette dernière a été dessinée, vraisemblablement dans les années 1880, pour la maison parisienne Quantin, qui s’était spécialisée dans la production d’imagerie populaire, et en particulier d’images « d’Epinal », avec l’ambition de donner un caractère artistique à cette production alors peu réputée pour son innovation et ses qualités esthétiques. Faisant appel aux grands dessinateurs de l’époque (Caran d’Ache, Rabier, Christophe, de la Nézière, Job…) mais aussi à des peintres alors connus (Le Mouël, Alexis Vallet, Lacaille, etc.), Quantin a produit à la fin du XIXème siècle des dizaines de feuilles qualifiées « d’imagerie artistique », qui frappaient par la diversité des approches graphiques, l’humour et la légèreté de certaines saynètes, et une inventivité dans le découpage. De ce dernier point de vue, certaines de ces pièces sont d’indiscutables précurseurs des bandes dessinées des premières années du XXème siècle, et même au-delà.
Steinlen, dont les dessins de chats sont encore aujourd’hui bien connus et reproduits, témoigne dans cette planche de la sûreté et de l’élégance de son trait, et d’une parfaite maîtrise du dessin narratif. On sait qu’il appréciait les séquences narratives (ses célèbres contributions à la revue du cabaret « Le Chat Noir » en témoignent). On en trouve ici un exemple remarquable. Cet achat, outre qu’il complète avec une page remarquable un fonds déjà important relatif à la maison Quantin, permet qu’un original de Steinlen fasse son entrée dans les collections du musée.
la collection numérisée d’imagerie Quantin.