donation 2013 : françois schuiten au musée - la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
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donation 2013 : françois schuiten au musée

l’auteur met ses œuvres à l’abri de l’usure du temps et de l’argent

À l’occasion des 30 ans des Cités Obscures, François Schuiten, l’un des plus grands artistes belges contemporains de bande dessinée, a choisi de faire une donation de la quasi totalité de ses planches originales à cinq instances françaises et belges afin de protéger ses travaux de l’usure du temps et de l’argent.
Par cette donation unique, François Schuiten résout tout problème de succession future et s’assure de la pérennité d’impressions de qualité de ses ouvrages, par-delà les évolutions technologiques.
Les originaux et les documents sont répartis entre la Bibliothèque nationale de France (BnF), la Fondation Roi Baudouin (avec la création d’un fonds Schuiten), la Maison Autrique (Commune de Schaerbeek), la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême et son musée de la bande dessinée, le Centre de l’Image de La Louvière et le Centre Belge de la bande dessinée (CBBD).
Les images réalisées dans le cadre de commandes extérieures et intégrées par la suite dans les albums et les autres dessins (scénographies, affiches, planches) restent la propriété de la famille.
Au musée de la bande dessinée, outre des planches originales, l’auteur donnera toutes les images qu’il a réalisées autour du Festival d’Angoulême : l’original de l’affiche de 2002, lorsqu’il fut Grand Prix, mais aussi les images en hommage aux auteurs comme Paul Cuvelier (pour l’exposition Cent pour cent) ou Winsor McCay (pour l’exposition Le Musée des ombres), expositions qui sont restées dans toutes les mémoires de festivaliers.

« Benoît Peeters et moi réfléchissons depuis longtemps à cette donation. Nous trouvons qu’il y a un enjeu important sur la conservation de ce qui constitue les livres. Tout est fait pour que la conservation soit impossible. Si je garde tous mes originaux, le jour ou je disparais, mes enfants vont en hériter. Et pour s’acquitter des droits de succession, ils devront les vendre. Le livre est un peu sacré pour moi. Et si on veut donner du sens à notre œuvre, c’est la seule solution ».
Lire l’entretien avec François Schuiten dans L’Est républicain.

françois schuiten

François Schuiten est né à Bruxelles le 26 avril 1956 dans une famille d’architectes. Il n’a que 16 ans lorsque ses planches sont publiées pour la première fois : Mutation dans l’édition belge de Pilote.
À l’atelier bande dessinée de l’Institut Saint-Luc, il rencontre Claude Renard avec qui il réalisera deux albums : Aux médianes de Cymbiola et Le Rail, regroupés sous le titre Métamorphoses chez Casterman.
Avec son frère Luc, il élabore au fil des ans le cycle des Terres creuses dans Métal Hurlant. Trois albums sont parus à ce jour : Carapaces, Zara et Nogegon, réédités plus tard chez Casterman.
Depuis 1982, il travaille avec son ami d’enfance Benoît Peeters à la série Les Cités obscures, publiant successivement Les Murailles de Samaris, La Fièvre d’Urbicande, L’Archiviste, La Tour, La Route d’Armilia, Brüsel, L’Echo des Cités, L’Enfant penchée, Le Guide des Cités, L’Ombre d’un homme, La Frontière invisible, La Théorie du grain de sable et Souvenirs de l’éternel présent (tous aux éditions Casterman). Ces albums ont été traduits dans plus de dix langues et ont obtenu de nombreuses récompenses dont tout récemment le prestigieux Grand Prix Manga décerné lors du Japan Media Arts Festival 2013.
Publiée en 2012, La Douce est la première bande dessinée entièrement réalisée – scénario et dessins – par François Schuiten.
Mais François Schuiten n’est pas seulement auteur de bande dessinée. Depuis le milieu des années 1980, il collabore avec divers cinéastes pour lesquels il imagine décors et costumes : Just Jaeckin pour Gwendoline, Raoul Servais pour Taxandria, Jaco Van Dormael pour Toto le Héros et Mr Nobody. Il s’est également illustré comme scénographe, que ce soit dans des lieux publics (les stations de métro Porte de Hal à Bruxelles et Arts & Métiers à Paris) ou dans de vastes expositions (Le pavillon des utopies à Hanovre en 2000, cinq millions de visiteurs !).
Il travaille actuellement à une nouvel album de bande dessinée avec Benoît Peeters, ainsi qu’à un vaste projet de musée ferroviaire qui prendra place à un jet de pierre de sa maison, à la gare bruxelloise de Schaerbeek. François Schuiten a reçu le Grand Prix de la Ville d’Angoulême en 2002.

un colloque à la bibliothèque nationale de france

À l’occasion des 30 ans des Cités obscures et de la donation de François Schuiten, un colloque est organisé à la BnF : Les Cités obscures. Du numérique au papier : allers/retours, avec la participation de deux représentants de la Cité : Thierrgy Groensteen et Jean-Pierre Mercier.
Ce colloque s’interrogera notamment sur des questions liées à la préservations des originaux : Que devient une planche de bande dessinée lorsqu’elle est reproduite, imprimée, numérisée ? Qu’est-ce qui se perd de l’aura de l’original lorsqu’il se transforme en fichier numérique ? De quels enrichissements possibles la planche originale peut-elle se prévaloir au moment où la réalité augmentée s’infiltre dans la production imprimée ? Régis Debray, Tristan Garcia et Pierre-Marc de Biasi comptent parmi les intervenants. La rencontre se terminera par une conférence musicale présentée par François Schuiten et Benoît Peeters avec le compositeur Bruno Letort : Rêves d’archives.
+ d'info sur le colloque.

En médaillon : François Schuiten au musée de la bande dessinée, au milieu de l’exposition « Quelques instants plus tard... », en janvier 2013, pour l’émission « La Galerie France 5 ».